Midi Olympique du 18 novembre 2013
CHRISTOPHE GIOLI, L’HOMME TRANQUILLE
Au comité du Périgord-Agenais Christophe Gioli a ses habitudes. Plusieurs fois par semaine il vient s’acquitter de sa mission de responsable des affiliations, et le traitement de quelques 14 000 licences exige une sacrée dose de rigueur et de persévérance. Des qualités saluées par le président territorial Jacky Laurans. Christophe a besoin de ces échanges, et cette autre vision de la vie qui le détourne de sa condition de grand blessé du rugby. C’est le 5 janvier 92 que son existence a tragiquement basculé. Six mois plus tôt, il avait quitté « son » club de Nérac et la Fédérale 2 pour rejoindre Saint-Romain-le-Noble qui évoluait en troisième série. Cette mutation ne visait qu’un seul but : le rapprochement avec ses deux cousins rugbymen et entrepreneurs, et la perspective de travailler à leurs côtés.
Hélas, le terrible accident de jeu a anéanti ce projet. Jusqu’à l’opération, Christophe Gioli n’a rien oublié de la dramatique situation. Mais grâce à un environnement familial très solidaire et l’omniprésence des siens, il n’a jamais cédé au découragement. Autour de lui une forte mobilisation s’est organisée, générée plus particulièrement par l’US Nérac dont un certain Patrick Gazères était le trésorier. C’est ainsi que l’actuel trésorier de la Fondation Albert Ferasse a épousé la cause des grands blessés en créant d’abord au sein du comité du P.A. une commission de solidarité. A cette époque, Olivier Campan, le Néracais du SU Agen qui portait le maillot de l’équipe de France, a réussi à organiser au profit de Christophe un match de soutien auquel participèrent plusieurs internationaux dont Lagisquet, Dal Maso ou Ondarts. Le soir de la rencontre, un repas rassembla à Nérac près de 500 personnes. Christophe se souvient avec émotion de la chaleur des témoignages de solidarité.
Les hauts et les bas ont ensuite rythmé son existence de tétraplégique, mais jamais la famille, au sens large, ne s’est éloignée. Cette présence a aidé Christophe Gioli à se reconstruire, à conquérir son autonomie dès lors que trois ans après son accident il a pu reconduire son propre véhicule spécialement emménage. Dans sa vie de tous les jours, heureux auprès de son épouse Véronique, de Thibaut, « mon fils de cœur », et de Marine, il n’a besoin de personne pour se consacrer à ses activités de bricolage. Et quand Thibaut qui pratique le moto-cross a besoin d’un conseiller en mécanique, Christophe est toujours prêt à intervenir. Il accompagne même le jeune pilote sur les compétitions.
Meurtri à jamais dans sa chair, Christophe n’en veut pas pour autant au rugby qui demeure pour lui une passion. Il assiste à chaque matche du SU Agen à Armandie. Moins à ceux de l’US Nérac, mais jamais il n’est retourné à Saint-Romain-le-Noble. Il est des blessures morales aussi douloureuses que les cicatrices physiques…
SOLIDARITÉ : 54 496 EUROS D’AIDE
La commission de solidarité de la Fondation Ferrasse a tenu, à Agen au siège du Périgord-Agenais, sa première réunion de l’année 2013. Le président Jean Arhancet et les membres de la commission ont examiné vingt-quatre dossiers émanant de dix-sept demandes. Un total d’aides de 54 496 euros a été attribué au cours de cette réunion. Le détail s’établit ainsi. Emménagement maison : 7 050 euros ; Emménagement voiture : 16 006 euros ; Fauteuil roulant : 16 938 euros ; Matériel informatique : 1 584 euros ; Matériel loisirs : 1 500 euros ; Matériel spécifique : 1 418 euros ; Secours relais : 10 000 euros.
LE BEL EXEMPLE DE NAVARRENX
A l’occasion de la rencontre Navarrenx-Lembeye, Eric Camousseigt, vice-président du club navarrais, a invité la fondation Ferrasse, en la personne de son président Jean Arhancet, mais également les grands blessés du comité du Béarn : Michel Pédebiben et Jerôme Hort.
Lors du déjeuner d’avant match, ont été présentés aux convives parmi lesquels figuraient Bernard Pontneau le président de la Section paloise et Serge Raballo, la Fondation Ferrasse et ses actions, mais aussi… les produits régionaux à l’honneur sur les tables.
Auparavant, les invités avaient pu visiter la manufacture de cigares cent-pour-cent français. Les bénéfices de la bourriche du match ont été reversés au président Arhancet sous la forme d’un chèque de 400 euros. L’initiative d’Eric Camousseigt a été vivement saluée.
Gérard PIFFETEAU