Midi Olympique du 20 juillet 2015
Zéro grand blessé en 2014-2015
En sa qualité de membre de la gouvernance fédérale en charge des assurances, et de secrétaire générale de la Fondation Albert Ferrasse, Wanda Noury possède une vision très large de la problématique des grands blessés du rugby. Devant les membres du comité directeur de la FFR, elle a présenté un bilan et des statistiques très détaillés dont il ressort que 17 085 dossiers d’accidents ont été déposés en 2014-2015 (un nombre provisoire). 52,78 % se sont produits en compétition, 32,54 % à l’entraînement.
Au cours de cette saison 4 décès sont à déplorer, dont un sur le terrain (51 ans, arrêt cardiaque, rugby loisir). Les autres cas concernent des victimes d’accident au retour d’entraînement (16 ans), d’AVC alors que le dirigeant de 71 ans préparait la feuille de match, et d’accident de la circulation (67 ans).
Il est important de noter que depuis la saison 99-2000 c’est le premier exercice au cours duquel aucun grand blessé supérieur à 60 % de déficience fonctionnelle permanente (DFP) n’est déclaré. Il y en avait eu deux la saison dernière, et… 6 au cours de la saison noire 2009-2010. Par contre, 3 cas de DFP importante inférieure à 60 % ont été constatés en attente des précisions médicales du Docteur Jean Soubielle. Un ouvreur de 19 ans de 2e série sur un plaquage ; un pilier de 23 ans de Fédérale 2 sur un choc à la tête lors d’un entraînement; un 2e ligne de 25 ans de Fédérale 3 à la suite d’une touche et d’un coup dans le dos.
En observant les dossiers déclarés dont 29,80 % ne sont pas renseignés en matière de phase de jeu, il apparaît que 37,93 % des accidents résultent du plaquage, 10,84 % des regroupements, 0,98 % des entrées en mêlée et “seulement“ 0,36 % de la touche.
Le bilan par poste, sachant que 35,31 % des dossiers ne sont pas renseignés, permet de constater que le poste de centre, numéro 12 représente le plus d’accidents : 5,41 %. Suivent : 8 – 5,17 %, 10 – 4,92, 2 – 4,71, 9 – 4,36, 7 – 4,28, 11 – 4,24, 4 – 4,20, 6 – 4,10, 14 – 4,14, 1 – 3,95, 15 – 3,93, 13 – 3,89, 3 – 3,76, 5 – 3,62.
Si nous observons le phénomène accident par catégorie d’âge, 51,13 % des dossiers sont des joueurs de plus de 19 ans, 10,18 % de moins de 19 ans, 13,45 % de moins de 15 ans, 8,56 % de moins de 17 ans et 4,10 % sont des éducateurs.
L’élargissement des statistiques sur la période 2000 à 2015 révèlent que les talonneurs (9), les piliers (7) et les troisième ligne (7) ont payé un lourd tribut aux accidents survenant sur les plaquages (11), la mêlée (10) et les regroupements (7).
Sur cette même période de dix ans il est constaté que le plus grand nombre d’accidents se produit en septembre et octobre Autre constat, les compétitions fédérales, territoriales et les jeunes/pôles, enregistrent chacune le même nombre d’accidents : 9 grands blessés.
Quant aux facteurs de risques, on relève des incidences significatives. Risques plus élevés chez les seniors que chez les jeunes, en match qu’à l’entraînement, chez les avants que chez les arrières avec par exemple un ratio de 1,3 contre 0,3 pour 100 000 joueurs.
A l’étude des statistiques sur la dernière décennie, il ne fait aucun doute que la création de l’académie des premières lignes en 2009 et les modifications des règles de la mêlée l’année suivante ont eu une incidence positive, surtout chez les jeunes.
La présentation de la situation par Wanda Noury semble indiquer une inflexion de la tragique courbe des graves accidents. Mais rien pour autant ne nous autorise à croire que la bataille est gagnée. Une extrême prudence demeure indispensable. Le combat continue et chacun, joueur, arbitre, entraîneur, éducateur et dirigeant doit être conscient de ses devoirs et de ses responsabilités.
Guy Larvol nous a quittés
C’est avec beaucoup de tristesse que nous avons appris le décès de notre ami Guy Larvol survenu à l’âge de 69 ans. Employé de la SNIAS, une entreprise du secteur aéronautique, Guy a pratiqué le rugby en corporatif. Tétraplégique à la suite d’un grave accident survenu le 8 mai 1975, Guy Larvol s’est engagé dès la création de Rugby Amitié, à défendre la cause des grands blessés. Homme de convictions, dévoué, il s’impliqua profondément dans la rédaction de la revue “La Liaison“ permettant de maintenir le contact entre ses amis grands blessés.
Guy résidait à Cazères-sur-Adour avec son épouse Francette, il avait un garçon Emmanuel et une fille Gwanaëlle.
Natif du Finistère, il aimait à se ressourcer en Bretagne. Il avait le désir de voir la mer, de respirer l’air du large, vivre l’ambiance du port et parcourir en fauteuil les plages de sable.
Adieu l’ami, nous ne t’oublierons pas.
Gérard Piffeteau