Article paru dans RUGBY MAG (n° 1149 de janvier 2016)
Des projets plein la tête
Blessé en 2012, Florian Gaudin-Delrieu, ingénieur centralien de 28 ans qui habite Paris, va s’installer prochainement à Bordeaux, où il a prévu de se marier. Malgré son handicap, il veut vivre sa vie : de la voiture adaptée, gage de liberté, à un safari photo au Kenya !
C’est le 28 avril 2012 que son accident est survenu à l’occasion d’un tournoi de rugby à 7 sur un stade du XVIIe arrondissement de Paris. « Le championnat était terminé et je jouais avec mon club du samedi Centrale PARC (Paris Anciens Rugby Club) qui regroupe d’anciens élèves de mon école d’ingénieurs de Centrale Paris et qui est affilié à la FFR », explique-t-il. Il poursuit : « Je faisais 65 kg à l’époque, j’étais demi de mêlée, et j’ai plaqué un joueur de 130kg. Je me suis retrouvé assis sur les fesses et il est retombé sur mon dos. Ça m’a plié en deux. » Evacué en hélicoptère à l’hôpital Georges Pompidou, il y est opéré avant d’être emmené quelques jours plus tard en rééducation à l’hôpital de Garches où il restera près de huit rnois. « Quelques jours après mon accident, la Fondation Ferrasse m’a soutenu, souligne-t-il. Je me suis senti aidé, épaulé, même si ma famille et mes amis étaient auprès de moi. C’est un vrai soutien. Les responsables prennent régulièrement de nos nouvelles. »
Paraplégique, Florian Gaudin-Delrieu a voulu reprendre son activité professionnelle (il est ingénieur dans une blanchisserie industrielle) qu’il concilie avec les séances chez son kinésithérapeute et les exercices qu’il pratique à son domicile. « Quand je suis allongé sur le côté, j’arrive à passer une jambe au-dessus de l’autre. Il y a un an et demi, j’y parvenais un peu d’un seul côté ; aujourd’hui, j’y arrive bien des deux côtés. C’est plus facile en étant allongé car il n’y a pas la gravité mais ce n’est pas possible quand je suis assis sur mon fauteuil. C’est à force de le répéter et de le travailler que ce mouvement progresse. »
MARIÉ EN … 2017 !
Celui qui se déplace le plus souvent en voiture adaptée (« c’est un facteur d’autonomie et de liberté quand on est handicapé ») a conservé des liens forts avec le rugby. Il rappelle d’ailleurs qu’après son accident, son club et ses partenaires ont été très présents à ses côtés. « Je n’ai jamais été seul à l’hôpital Pompidou, ils étaient là le soir où j’ai été opéré. Je faisais partie des dirigeants de mon club et au début, sans voiture, ce n’était pas évident de se déplacer. Je me suis donc un peu éloigné du rugby, mais ce sport en lui-même continue de me plaire. Je suis les matchs du Top 14, j’ai regardé la Coupe du Monde et je n’en veux à personne. »
L’intéressé a d’ailleurs gardé le goût des sports collectifs puisqu’il joue au basket- fauteuil en National 1B. Une activité qu’il a l’intention de poursuivre à Bordeaux où il va déménager bientôt. « Après la confirmation de la mutation de ma compagne, on a eu peu de temps pour trouver un appartement. Mais je sais qu’il y a un club là-bas et je prendrai contact un peu plus tard. » Florian a des projets plein la tête. « Je ne m’inquiète pas trop, je sais que je vais retrouver du travail à Bordeaux et surtout, nous avons prévu de nous marier en 2017! » Sans oublier les voyages. Après Barcelone et la Toscane, il est allé l’an dernier avec sa compagne au Kenya pour un safari photos qu’il n’est pas près d’oublier ! Florian, qui a assisté à un match à Colombes et à un autre au stade Jean-Bouin et qui sait que l’ambiance du stade Chaban-Delmas à Bordeaux est belle, reste néanmoins fidèle à une équipe. « Originaire des Alpes-Maritimes, je suis un supporter de Toulon! »
Texte : Félix Chiocca – Photo : Isabelle Picarel