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Michel Mauligalo : profession de foi

Article paru dans RUGBY MAG n° 1164 (juin 2017)

Profession de foi

 Grièvement blessé en 2003, Michel Mauligalo, ancien militaire originaire de Wallis, dans le Pacifique, et installé aujourd’hui dans les Landes, raconte comment sa foi et son tempérament l’ont aidé à surmonter les difficultés. À méditer…

 Il est arrivé dans les Landes à l’occasion d’une affectation militaire à Dax alors qu’il était sous-officier parachutiste et il y a pris sa retraite en 1997. Lui dont les racines sont très lointaines n’en est jamais reparti ! « Mes parents sont originaires de Wallis mais je viens de la Nouvelle-Calédonie où nous vivions », raconte Michel Mauligalo qui fêtera ses 50 ans le 1er août prochain et habite à Rivière-Saas-et-Gourby, une commune située entre Dax et Saint-Vincent de Tyrosse. « C’est dans le Pacifique que j’ai commencé le rugby et, en arrivant en métropole, j’ai fait de la boxe, avant de reprendre le rugby en 1989 quand je suis venu dans les Landes où j’ai joué en Interarmées », souligne celui qui était devenu chauffeur-routier.

À l’âge de 36 ans, il a été victime d’un très grave accident le 16 septembre 2003, à l’occasion d’un entraînement à Herm où il était alors licencié au club local. « J’ai pris un coup de genou sur la nuque en me couchant sur le ballon pour le protéger. Deux hernies discales se sont formées et ont comprimé la moelle épinière ou niveau des vertèbres C3-C4 », précise-t-il. Resté conscient, il est transporté dans un premier temps à l’hôpital de Dax, avant d’être dirigé vers celui de Bordeaux où il allait demeurer un mois et demi. Michel Mauligalo a ensuite rejoint le Centre de Réadaptation Fonctionnelle Napoléon à Saint-Paul-lès-Dax. « J’y suis resté sept mois. J’étais tétraplégique au départ, mais je me suis accroché et j’ai beaucoup travaillé pour que ma situation s’améliore. J’ai récupéré un peu et je suis sur un fauteuil pour les longs trajets car j’ai beaucoup de difficultés à marcher et je n’ai pas d’équilibre. J’ai toujours quatre séances de kiné par semaine », explique l’ancien troisième ligne.

UNE GRANDE FAMILLE

Avec son épouse Isabelle, « une pure landaise », ajoute-t-il en souriant, il a eu le bonheur, depuis son accident, d’avoir un fils et une fille aujourd’hui âgés de dix et huit ans, lui qui était déjà père de quatre enfants qui vivent en France et à Wallis « où je suis grand-père de deux petites filles ». « Je suis très croyant et je prie chaque soir. Ma foi m’a beaucoup aidé dans l’épreuve que j’ai connue », tient-il à préciser. Michel Mauligalo confie « ne pas avoir gardé de contact avec mon club mais avec certains copains quand même. On ne peut que se féliciter de l’action de la Fondation Ferrasse et de son président Jean Arhancet, grâce à qui j’ai déjà été invité pour le Tournoi des 6 Nations ».

Ce Landais d’adoption qui supporte deux équipes du Top14, l’Union Bordeaux-Bègles et le RC Toulon, envisage de faire un don à plusieurs associations liées au rugby et à la Fondation Ferrasse « qui est pour moi le pilier de tout cela », s’il parvient à vendre un terrain sur sa terre natale. « Après avoir obtenu mon permis cette année, je vais aussi pouvoir me déplacer plus facilement et venir à l’assemblée générale de Rugby Espoir Solidarité près de Bordeaux », se félicite-t-il. « Si la prière m’a beaucoup aidé, je suis un battant et je ne me laisse pas abattre, conclut-il. D’ailleurs je passe moi-même le tracteur-tondeuse sur mon terrain, même s’il me faut deux-trois minutes avant d’en descendre ensuite… »

Texte : Félix Chiocca – Photo : Loïc Dequier