Article paru dans RUGBY MAG (n° 1131 de mars 2014)
Albert Ferrasse dans le bronze
Une stèle à l’effigie du grand leader fédéral, décédé en 2011, a été dévoilée le 8 février à Agen, en présence de Pierre Camou et de nombreuses personnalités. « Tonton » veille désormais sur le stade Armandie et sur le comité du Périgord-Agenais.
Par une singulière coïncidence, la stèle à l’effigie d’Albert Ferrasse a été dévoilée à Agen en fin de matinée du 8 février alors qu’au même moment, à 360 km de là, un certain François Pienaar célébrait, à Montpellier, le baptême de la Maison départementale des Sports Nelson-Mandela. Tonton aura certainement apprécié la concomitance, lui qui fit tant avec et pour l’Afrique du Sud. Ne possédant pas encore le don d’ubiquité, l’actuel président de la FFR avait naturellement opté pour l’hommage à son illustre prédécesseur dont il se dit tellement proche, pas simplement par la fonction mais par les idées … contestataires: en cette occasion comme en plusieurs autres, Pierre Camou s’est plu à rappeler que la révolution de Clermont-Ferrand avait précédé de moins de deux ans celle de mai 68.
L’occasion, le maire d’Agen, Jean Dionis du Séjour, et le président de la Fondation Ferrasse, Jean Arhancet, l’attendaient depuis l’été 2011 et elle leur a été fournie par le France-Italie des moins des 20 ans: ce qui a permis de voir à la cérémonie un deuxième capitaine du XV de France, Fabien Pelous, non loin de Pierrot Lacroix, vieil ami de Tonton. Restait à trouver le site et le choix s’est porté sur le petit square à l’angle de l’avenue Jean-Monnet et de la rue de Sevin; à deux pas du siège du comité territorial où Albert a son salon, financé par… lui-même, à trois pas du stade où il a sa tribune. On s’est aperçu que le terrain n’appartenait pas à la mairie mais à la société BMS qui a heureusement donné l’autorisation nécessaire.
L’humour avec lequel Pierre Camou, ici entre le président du Périgord-Agenais Jacques Laurans et le maire d’Agen Jean Dionis du Séjour, rendit hommage à son prédécesseur n’a pas engendré la mélancolie. Derrière, on reconnaît le conseiller général Pierre Chollet et l’ancien président de la FlRA-AER Jean-Claude Baqué.
LA « BIG PLACE » DU « BIG BOSS »
Le fondeur aussi est de la famille. Daniel Rybacki, qui a hérité de cette entreprise de Blanquefort-sur-Briolance, a joué talonneur à Saint-Front dans les années 70. Spécialisé dans les plaques de cheminée et les fontaines de jardin, il a pris un plaisir particulier à réaliser cette oeuvre qui a nécessité trois jours de travail pour trois personnes. Elle est en fonte bronzée (la poussière de bronze est recouverte d’un vernis) et les fixations intérieures sont antivol. Le fondeur a offert le marbre et la plaque sur laquelle l’ancien président fait plus vrai que nature et où l’on distingue ses chères Pyrénées, ainsi que des silhouettes de joueurs.
Le président du Périgord-Agenais Jacques Laurans, celui que les Britanniques avaient désigné comme « le dernier de la mafia d’Agen » quand il était arrivé aux affaires internationales, a veillé à ce que tous les titres d’Albert Ferrasse soient coulés dans le bronze. Sous les parasols protégeant en l’occurrence des ondées, les nombreuses allocutions qui se sont succédé – Bernard Lapasset était requis par ses occupations olympiques – ont confirmé que le big boss de la Cité d’Antin conservait une big place dans les esprits et les coeurs. De Pierre Chollet, conseiller général, ancien président de l’association du SUA et médecin d’Albert, à l’exubérant curé du Passage d’Agen, l’abbé Jean-Claude Lasbennes, ancien junior du SUA, en passant par Jean Dionis du Séjour, Pierre Camou, Jacques Laurans, Jean Arhancet, la présidente des « Prunelles » Anne Galissaires et sans omettre Jean-Claude Baqué, successeur de l’Agenais à la tête de la FIRA-AER, Tonton compte encore beaucoup de nièces et neveux.
Journaliste : Jean-Louis Laffitte – Photographe : Raymond Domecq